Manuel ZAMBRANO

Chargé(e) d'enseignement
Domaines d'enseignement : 

Manuel Zambrano Borjabad est doctorant à l'Université de Séville et aux Archives Poincaré; sa thèse est co-dirigée par Michel Bastit. Il travaille sur une thèse en métaphysique. Ses recherches portent sur l'ontologie temporelle et la persistance, en particulier sur le présentisme et les pouvoirs causaux. Il s'intéresse également à l'ontologie des processus, à la causalité, à la méréologie, au nominalisme et aux modalités, entre autres.

Domaines d'enseignement
Principaux
- Métaphysique
- Aristote
Secondaires
- Philosophie des sciences et de la nature
- Philosophie antique (présocratiques et Platon)
- Philosophie médiévale (Averroès, Thomas d'Aquin, Duns Scot, Francisco Suárez)
- Épistémologie et philosophie de l'esprit
 

La question du temps et de l’âme dans l’aristotélisme

Certains passages de la Physique d’Aristote traitent de la relation de l’âme avec quelques concepts physiques qui y sont analysés, comme dans le cas du concept d’infini ou du concept de temps. Cela n’est pas passé inaperçu auprès de certains de ses plus illustres adeptes, créant ainsi un intéressant débat sur le statut ontologique de ces réalités. Pour Aristote, « le monde ouvert dans l’expérience immédiate de la nature n’est pas, dans son ensemble, tel qu’il est réellement, sans la participation active de l’âme avec sa particulière fonction manifestative », explique Vigo (2006, p. 274). L’intervention active de l’âme offre ainsi une sphère de manifestation dans laquelle « certaines potentialités des objets naturels peuvent atteindre la pleine forme d’effectivité qui leur correspond en tant que telles » (ibid.) L’étude du temps chez Aristote est l’un des meilleurs exemples du développement d’une telle analyse de la nature physique. Dans les derniers passages qui lui sont consacrés, Aristote étudie la relation entre l’âme et le temps, ainsi que ses conséquences ontologiques. Dans son commentaire, Thomas d’Aquin développe la question en ces termes : « la totalité du mouvement se prend d’après la considération de l’âme qui compare la disposition antérieure du mobile à sa disposition postérieure. De même, donc, le temps non plus n’a pas d’être en dehors de l’âme, sauf en rapport à son indivisible. Or la totalité du temps se prend par l’ordonnance que met l’âme en dénombrant l’avant et l’après dans le mouvement, comme on l’a dit plus haut. C’est pourquoi c’est expressément que le Philosophe dit que le temps, sans qu’existe l’âme, est d’une certaine manière de l’être, c’est-à-dire imparfaitement. Comme s’il disait que c’est imparfaitement que, sans l’âme, il peut y avoir du mouvement ». (In Physic., lib. 4 l. 23 n. 5). Averroès, pour sa part, étudie également la question avec une tournure quasi phénoménologique (« Sentire igitur nos esse in esse transmutabili est illud ex quo sequitur nos sentire tempus primo »), qu’il nuancera au cours de son commentaire. Cette présentation offrira un aperçu des principales positions dans ce débat, ainsi qu’une analyse de celles-ci sur la base des principes établis dans le texte aristotélicien lui-même.