L’argument rebaptisé « preuve cosmologique » (©Kant) présuppose que le monde est contingent, c’est-à-dire qu’il aurait pu ne pas exister. Premier problème : comment vérifier que le monde aurait pu ne pas exister ? L’argument suppose en outre que ce qui aurait pu ne pas exister doit son existence à une cause ou raison. Mais est-il si sûr que ce qui est contingent doive avoir une cause ou raison de son existence distincte de soi ? Et pourquoi cette cause ou cette raison serait-elle ultime ou unique ? Pourquoi, dans la chaîne des causes, devrait-on s’arrêter à une cause première ? Et, le cas échéant, pourquoi l’explication de la contingence du monde aboutirait-elle à un être premier, et non à une multitude de facteurs ou d’ancêtres ? La cosmologie du Big Bang éclaire-t-elle la question ?
Dans ce cours on se propose de familiariser les étudiantes et les étudiants avec les concepts intervenant dans les diverses formulations de l’argument de la contingence : à savoir le concept de monde, la notion de contingence, le concept de cause, le principe de raison suffisante, et le problème de la régression à l’infini.
Paul Clavier, Les avatars de la preuve cosmologique, éditions éliott, qui servira de textbook tout ce semestre, en particulier pour le débat Russell-Copleston.
David Hume, Dialogues sur la religion naturelle (édition Vrin ou folio)
Deux écrits de même coefficient.