Département de philosophie de l'Université de Lorraine et le master MADELHIS vous invitent au
Second regroupement du Master Madelhis 2025-2026
Master en philosophie, philosophie des sciences et histoire des sciences
Lundi 16 février 2026
Salle G04 du campus CLSH
23 Bd Albert 1er, 54000 Nancy
ou à distance
Contactez anna.zielinska@univ-lorraine.fr pour obtenir des identifiants de connexion (les étudiants Madelhis les auront d'office)
Programme détaillé de la matinée à venir – durée: 9h30 –17:00
14:00 – 15:30
Léna Soler (Université de Lorraine / Archives Poincaré)
Une autre science est-elle possible ?
Le débat sur la contingence/inévitabilité des résultats scientifiques à la lumière du « régime moniste » de notre science
Le débat sur l’inévitabilité ou la contingence (I/C) des théories scientifiques et autres résultats tenus pour scientifiquement établis a été initialement conceptualisé par Ian Hacking au tournant des années 2000, puis analysé et discuté par divers philosophes, sociologues et historiens des sciences au cours des vingt dernières années. Schématiquement, les « contingentistes » soutiennent qu’auraient pu être légitimement validés des résultats scientifiques incompatibles avec ceux qui sont considérés établis par notre science, tandis que les « inévitabilistes », eux, le contestent, estimant qu’au moins certains résultats établis par notre science devaient en droit s’imposer, et que par conséquent, des résultats incompatibles n’auraient être en fait tenus pour scientifiquement validés que sous peine d’erreur.
Je proposerai tout d’abord une caractérisation d’ensemble du débat I/C. Dans ce cadre, je soutiendrai que des arguments centraux du débat en faveur de l’inévitabilité des résultats scientifiques, bien qu’apparemment convaincants et largement tenus pour décisifs, n’ont à l’examen pas le pouvoir qu’on leur prête. Si ces arguments inévitabilistes paraissent décisifs, c’est faute de prendre acte de certaines caractéristiques fondamentales de notre science que je qualifierai globalement de « monistes ». Quand on prend acte de ce que j’appellerai le « régime moniste » de notre science, non seulement les arguments inévitabilistes mis en jeu perdent leur force, mais on peut de plus, en tant que philosophe des sciences, envisager des manières « moins monistes » ou « davantage pluralistes » de concevoir et pratiquer la science, et imaginer alors l’avenir des sciences dans une perspective très différente de celle qui a présidé à son passé.
Pause
16:00 – 17:30
Zvika Orr (Jerusalem College of Technology / Archives Poincaré)
Boundary work and political engagement of healthcare professionals in Israel vis-à-vis state violence
This presentation extends the conceptualization of boundary work as embedded in political contexts. Through qualitative content analysis of documents, it examines how Israeli healthcare professionals and institutions responded to the judicial overhaul and, later, to the war and genocide in Gaza. Many have shifted from an ethos of medical neutrality toward growing political engagement, transforming boundaries between healthcare professionals and institutions, the Israeli government and society, and international health organizations. These shifts are analyzed as collaborative, configurational, and competitive forms of boundary work.
Présentation de la journée
Nous allons continuer nos dicsussions commencées en octobre – comment fait-on de la recherche sérireuse à partir de son mémoire de master ? Comment lit-on l'histoire à travers les documents personnels tels que lettres?
Dans l'après-midi, nous allons entendre des chercheurs confirmés travaillant dans le contexte interdisciplinaire.
En espérant vous retrouver nombreuses et nombreux !
Journée d’initiation à la recherche
Double licence économie / philosophie
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Université de Lorraine
7 février 2026
Maison des Sciences Économiques
106-112 boulevard de l’Hôpital, Paris
Croissance et progrès
Rares sont les pensées économiques qui ne s’élaborent pas sur la promesse d’un accroissement des jouissances rendu possible par le développement économique. Smith étudie les conditions d’un progrès naturel des sociétés fondé sur le développement des échanges et l’accumulation du capital. Marx et Engels affirment que le développement des forces productives est une condition préalable à l’avènement d’un travail non aliéné, faute de quoi « c'est la pénurie qui deviendrait générale, et, avec le besoin, c'est aussi la lutte pour le nécessaire qui recommencerait et l'on retomberait fatalement dans la même vieille gadoue ». Schumpeter fait de l’entrepreneur le personnage essentiel d’une économie dans laquelle l’innovation permet l’accroissement de la variété des biens offerts. Solow introduit le progrès technique dans la théorie de la croissance avant que les modèles de croissance endogène ne réexaminent à nouveaux frais la question de l’origine de la croissance.
Au-delà de l’analyse des déterminants de la croissance, se pose une question normative : la croissance continue, qu’elle soit ou non possible, est-elle la condition du progrès ou, à l’inverse, la décroissance est-elle une perspective souhaitable ? Si l’économie politique classique s’accordait sur la perspective d’une croissance stationnaire à long terme, les jugements de ses représentants sur le caractère décevant ou désirable de l’état stationnaire, diffèrent. Dans quelle mesure les motifs de ces divergences sont-ils toujours à l’œuvre dans les analyses ultérieures de la croissance ? Quel regard la philosophie porte-t-elle sur l’impératif de croissance trop souvent non questionné dans les travaux d’économie ?
Programme
10h-11h – Présidence : Magali Bessone et Samuel Ferey
Ludmilla Lorrain
(Université de Nice, CRHI)
Penser le progrès dans un monde aux ressources limitées. Classes laborieuses, principes coopératifs, et état stationnaire chez John Stuart Mill et Harriet Taylor
Goulven Rubin
(Université Paris 1, PHARE)
"L'âge du progrès" ou le progrès selon Oded Galor et la théorie unifiée de la croissance.
11h-11h15 – Pause-café
11h15-12h – Discussion
12h00-13h15 – Déjeuner
13h15-14h15 – Présidence : Claire Pignol et Anna Zielinska
Sina Badiei
(Université de Strasbourg, BETA)
Crise écologique, besoins fondamentaux, exploitation et décroissance.
Frédéric Montferrand
(Université Paris 1, ISJPS)
Le progrès sans la croissance. Histoire et révolution à l'heure de l'Anthropocène.
14h15-15h – Discussion
Lieu:
Maison des Sciences Économiques
106-112 boulevard de l’Hôpital, Paris
Salle du 6e étage
(Carte d’étudiant ou carte professionnelle indispensable)
Cette journée est organisée par PHARE et soutenue par l’ISJPS, le BETA, l’Université de Lorraine, l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’Institut Universitaire de France.
Contact : Magali.Bessone@univ-paris1.fr, Samuel.Ferey@univ-lorraine.fr; Anna.Zielinska@univ-lorraine.fr, Claire.Pignol@univ-paris1.fr.
Journée d'étude
Laennec : écrire la clinique.
PROJET N° ANR-24-CE27-21G7-01
https://laennec.hypotheses.org
1e journée d’étude :
Archives Poincaré, Université de Lorraine (Nancy)
Bâtiment Libération, salle 324
91, avenue de la Libération
15 janvier 2026
Matinée
9 h : Accueil et introduction par Claire CRIGNON et Frédéric LE BLAY.
9 h 30 : Frédéric LE BLAY (Nantes Université / Centre François Viète UR 1161).
Le cas clinique : du récit à la fiche, histoire d’un genre.
Avec les « fiches de malades » que constituent les recueils des Épidémies de la Collection hippocratique, la médecine voit apparaître pour la première fois des observations écrites sur l’histoire des patients destinées à être conservées et transmises. Partant de cet Urtext fondateur, on s’intéressera à la postérité de ces relations cliniques ainsi qu’à leurs formes, qui peuvent varier selon les contextes de la pratique ou les stratégies à l’œuvre dans cette démarche de partage de l’expérience clinique. Le fonds des archives Laennec, riche d’une documentation variée relevant de ce genre médical, est un témoin majeur et rare qui permet notamment de penser l’articulation entre la tradition héritée du Père de la médecine et les nouveaux procédés de formalisation de cette écriture clinique.
10 h 15 : Pierre GUIGNARD (Nantes Université / Centre François Viète UR 1161).
Écrire au chevet des malades. Consignes, normes et modèles destinés aux étudiants dans les plans et projets de réforme de l'enseignement médical à la fin du XVIIIe s.
Les plans et projets de réforme de l'enseignement médical sont nombreux à la fin du XVIIIe siècle, en France et ailleurs en Europe. Jusqu'à présent ils n'ont fait l'objet que de peu d'études systématiques. Pourtant ces discours sont pertinents pour au moins deux raisons : 1) ils favorisent l'établissement de l'enseignement clinique et 2) inscrivent la clinique dans un cadre politique où ils sont prononcés et reçus. Ce chapitre portera sur un aspect de ces plans : la prise de note des étudiants et sa restitution lors de la visite des malades. Considérée souvent comme le "devoir de l'étudiant ou de l'écolier", la prise de note est codifiée, diversifiée et peut même faire l'objet de fiches- modèles à reproduire. Mais cette "prise" d'éléments se voit également comme une "reprise" par l'étudiant de la place qu'occupe son professeur auprès des malades. Cette écriture, jamais loin du lit des souffrants, apparaît alors comme moyen efficace d'enseigner et d'impliquer les élèves tout en collectant des données pour la science médicale. Méthode d'enseignement et méthode scientifique devant ainsi se réunir au sein de la clinique. Tels étaient tout du moins les objectifs initiaux défendus dans ces plans.
11 h : Alexandre EL OMEIRI (ENS Lyon / Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités, UMR 5317).
La clinique du pionnier et la clinique du maître.
Deux styles de pensée et d'écriture se font face au commencement de l'aliénisme français : celui de Philippe Pinel et celui de Jean-Étienne Esquirol. Chez Pinel, la posture du « pionnier » s'établit dans une rhétorique de l'ouverture : en se présentant comme le premier explorateur d'un territoire vierge, il relègue ses prédécesseurs dans une antiquité sans filiation et s'autorise une liberté théorique singulière. En témoignent la plasticité conceptuelle et le syncrétisme assumé de son Traité. Mais cette instabilité n'est pas une faiblesse, elle est même le lieu d'une aporétique fondatrice : la clinique de la folie ne se laisse pas réduire à la correspondance pensée-langage héritée de Condillac. À l'inverse, Esquirol, héritier devenu « maître », inscrit sa pratique dans un contexte polémique où l'aliénisme doit s'imposer face aux philosophes, aux juristes et face aux autres médecins. Contraint de prendre position, il consolide sa clinique sur une théorie rationaliste des idées. Mais à mesure que la réalité empirique se déploie, les passions, les monomanies sans délire et les contradictions qui habitent la notion d'idée-mère viennent ébranler son édifice conceptuel. Chez le pionnier une clinique qui ouvre le champ de ses propres paradoxes ; chez le maître une clinique qui se voit, par ses paradoxes, rattrapée.
Après-midi
13 h 30 : Jean-Christophe WEBER (Université de Strasbourg / Archives Poincaré UMR 7117).
L’éclipse du symptôme : vraiment ?
Canguilhem a associé le nom de Laennec, inventeur du stéthoscope, à l'éclipse du symptôme par le signe, première étape de la mise entre parenthèse du malade individuel, qui est corrélée à l'engagement de la médecine dans la voie d'une science positive.
Nous mettrons cette affirmation à l'épreuve de l'écriture clinique de Laennec.
14 h 15 : Céline CHERICI (Université de Picardie-Jules Verne / Centre d’Histoire des Sociétés, des Sciences et des Conflits UR 4289).
La clinique anatomoclinique de Vincenzo Malacarne (1744-181c).
La méthode anatomoclinique de Vincenzo Malacarne (1744-1816), premier concepteur d’une théorie des localisations des facultés au cœur du cerveau humain, relève-t-elle de singularités qui s’appuient davantage sur l’état des tissus post-mortem que sur l’étude des symptômes ? Ainsi, que propose le neuroanatomiste italien pour corréler avec l’état des tissus cérébraux les symptômes de la maladie mentale, pensée en cette fin de XVIIIe siècle en termes d’arriération ou d’arrêt de développement des facultés ? Notre étude se penchera sur des archives manuscrites, notamment sur une version annotée d’un volume d’épreuves de l’Encefalotomia nuova universale comprenant également l’Esposizione della vera struttura del cerveletto umano (première édition 1776), ainsi que sur la correspondance avec Charles Bonnet et certains de ses textes sur des sujets souffrants de crétinisme.
15 h : Conclusions et perspectives.
Discussion interdisciplinaire EDI – égalité, diversité, inclusion
La laicité dans un monde en quête des identités
mardi 9 décembre 2025, à 12h15
Présentation
Il y a 120, en 1905, l'idée de laïcité intégrait le droit français. Du latin laicus « commun, du peuple », la notion dans son sens juridique cherchait d'abord à protéger la liberté religieuse, celle de croire ou de ne pas croire, celle de changer de religion aussi.
La laïcité c'est aussi, initialement, le droit pour chaque citoyen.n.e de manifester ses convictions religieuses dans l’espace public, ou par la fréquentation de lieux de culte. Les obligations de la loi de 1905 concernent surtout l'Etat – les citoyen.n.es doivent simplement respecter le pluralisme religieux. C'est l'État qui doit être neutre, en séparant les institutions publiques et des organisations religieuses.
Cette notion a-t-elle changé de signification depuis plus d'un siècle de son existence juridique? Quelle est son rôle réel et symbolique aujourd'hui? Parvient elle à inclure dans la communauté nationale, ou finit-elle par en exclure certaines et certains? Parlons-en ensemble!
Nous voudrions avoir avec vous – étudiantes et étudiants – une discussion à ce sujet. Venez en parler avec nous !
Nous commencerons par une intervention de Paul Clavier (professeur de philosophie), et poursuivrons avec une discussion animée par Anna C. Zielinska (maitresse de conférences en philosophie). L'événement se déroulera sous les auspices de la cellule EDI – égalité, diversité, inclusion – de l'UFR SHS à l'Université de Lorraine.
Organisation : anna.zielinska@univ-lorraine.fr
Pour contacter la cellule EDI : shs-nancy-edi-contact@univ-lorraine.fr
Entrée libre et gratuite.
Le Campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy - Université de Lorraine
& le département de philosophie de l'Université de Lorraine sont heureux de vous inviter à la deuxième séance de cinéma-philosophie de l'année 2025-2026.
Tout sur ma mère
(réal. Pedro Almodovar, Espagne, 1999, VOSTF)
La projection sera suivie d’une discussion organisée par la cellule Egalité, Diversité, Inclusion (EDI) de l'UFR SHS de l'UL à Nancy. Entrée libre et gratuite
La discussion sera animée par Claire Crignon, Anna C. Zielinska et d'autres.
La projection se fera dans le contexte du Transgender day of remembrance (TDOR) – journée du souvenir trans – qui a lieu le 20 novembre, & de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes – le 25 novembre.
Mercredi 19 novembre 2025 à 18h00
CLSH, 23 Boulevard Albert 1er, 54000 Nancy
Bât. G/K, salle G04
évènement facebook: https://www.facebook.com/events/1340123070568118
Tout sur ma mère (1999), réalisé par Pedro Almodóvar, est un film qui explore les thèmes de la maternité, de l’identité et de la transformation personnelle. À travers le parcours de Manuela, une infirmière qui part à la recherche du père de son fils défunt — un homme devenu femme, Lola — Almodóvar aborde les questions de la transition, qu’elle soit de genre, émotionnelle ou existentielle. Les personnages, souvent en marge de la société, incarnent des métamorphoses et se reconstruisent dans la solidarité. La transition n’est pas seulement physique, mais aussi morale et affective, marquant le passage de la perte à la renaissance. Le film est une célébration de la fluidité des identités et de la force des femmes et des personnes transgenres à se réinventer dans un monde qui les juge.
Organisation: anna.zielinska@univ-lorraine.fr
Discussion interdisciplinaire EDI – égalité, diversité, inclusion
La multicrise de l'information :
entre la désinformation organisée et la main mise financière sur le système médiatique
jeudi 6 novembre 2025, à 12h15
dans la salle K02 CLSH
Présentation
La désinformation organisée est banalement devenue massive et insidieuse à cause des réseaux sociaux et de la génération des pseudo-informations par les outils d'intelligence artificielle. Elle s'accompagne d'une absence de diversité d'opinions, dans une chaine comme CNews, ce qui est pourtant une obligation légale pour toute chaine audiovisuelle (François Jost). Les conflits (la guerre en Ukraine et au Proche-Orient) ont créé un champ pour l'utilisation active de la propagande.
Qu'est-ce que cela signifie pour différentes générations, certaines nées à l'ère des réseaux sociaux et d'autres pas ? Le fossé générationnel concernant l'information existe-t-il? Si oui, quelles en sont ses conséquences politiques ?
Nous voudrions avoir avec vous – étudiantes et étudiants – une discussion à ce sujet. Venez en parler avec nous !
Nous allons commencer par la projection d'un court métrage documentaire : Le Système B - L'information selon Vincent Bolloré (Reporters sans frontières (RSF), 16 min.). Nous ouvrirons ensuite la discussion, qui sera animée par Christophe Benzitoun (Maitre de conférences en linguistique française) et Anna C. Zielinska (Maitresse de conférences en philosophie), membres de la cellule EDI – égalité, diversité, inclusion – de l'UFR SHS à l'Université de Lorraine.
Organisation : anna.zielinska@univ-lorraine.fr
Pour contacter la cellule EDI : shs-nancy-edi-contact@univ-lorraine.fr
Entrée libre et gratuite.
Workshop
Health, diseases and environment : between the global and the local
05 - 06 novembre 2025
Nancy, Maison de la recherche Baron Louis, Salle de séminaire
As Latour argues in Où atterrir, comment s’orienter en politique (2017), today the term “local” is often associated with nostalgic and defensive positions, linked to particularity, subjectivity, and sensibility, in contrast to the “global,” which is viewed as a horizon of universality, objectivity, and rationality. To claim proximity to patients or communities suffering from toxic exposure risks being perceived as merely expressing emotional responses rather than offering an analytical perspective on the situation. This is probably why discourses on health, disease and the role of the environment in the emergence of new diseases often prioritise global approaches such as One Health, Global Health and Integrative Health.
In this two-day conference, we aim to take an analytical and critical approach to universal concepts and norms that tend to obscure differences between individuals, the heterogeneity of situations, and localised or individualised approaches to disease and health. Our aim is to examine local health practices, particular behaviours, care strategies and exposures to toxic substances in order to understand how people develop care strategies that differ from those promoted by global public health norms, or how individuals sometimes challenge or reject recommendations disseminated by public health discourses.
Program :
Wednesday, November 5 –
Seminar Room – workshop CHARM
12:00 pm – Lunch (on site)
Zoom link between 2.30 pm and 5.00 pm
Chair J. Pieters (Ghent University)
2.00-2.30 pm - Presentation of the Trapps Project [Presentation length: 20 minutes, followed by 10 minutes of discussion.]
I. Voléry, E. Simon, C. Crignon (Université de Lorraine)
2 :30-3:00 – Coffee break
3.00-3.45 pm – (30 mn plus 15 questions) Yiwen Hutong: The Symbiosis of Medicine and Literature in Traditional Chinese Texts
Dr. Rong Huang (Peking University)
3:45–4:00 pm – Break
4:00–5:00 pm – Charm Meeting
Chair J. Pieters & Z. Ghyselinck
Thursday, November 6
Seminar Room – Public lectures
9:00 am – Welcome Coffee
Chair R. Wakote (Université de Lorraine)
09:30 am – “Patient-reported outcomes measurement invariance for international comparisons of local experiences and health issues”
Francis Guillemin (Université de Lorraine)
10:00 am – “Virtual Reality and the Well-Being of Older Adults in Long-Term Care Facilities:France’s position in international perspective”
Nora Bezaz and Anika Schumacher (Grenoble École de Management)
10:30–11:00 am– Coffee Break
Chair C. Crignon (Université de Lorraine)
11:00–11:30 am – “Insisting on the Local: Uncoupling Race and Madness in the Early United States”
Sari Altschuler (Northeastern University)
11:30 AM–12:00 pm – “Planetary Histories of Smallpox in Colonial New England”
Chris Parsons (Northeastern University)
12:00–2:00 pm – Lunch (on site)
Zoom link between 2.00 pm and 4.00 pm
Chair – A. Zielinska (Université de Lorraine)
2:00–2:30 pm – “Health and Toxic Environments”
Gwenola Le Naour & Kyriane Petit (Institut d’Etudes Politiques, Lyon)
2:30–3:00 pm – “Virtual Reality and the Well-Being of Older Adults in Long-Term Care Facilities:France’s position in international perspective”
Nora Bezaz and Anika Schumacher (Grenoble École de Management).
3:00–3:30 pm – Coffee Break
Chair I. Voléry (Université de Lorraine)
3:30–4:00 PM – “Reverse Care at the End of Life”
Jun Jing Min Song (Tsinghua University, China).
4:00–4:30 pm – General Discussion and Conclusion
Organisers
- Claire Crignon (Université de Lorraine)
- Zoë Ghyselinck (Ghent University)
- Jürgen Pieters (Ghent University)
- Emanuelle Simon (Université de Lorraine)
- Ingrid Volery (Université de Lorraine)
Seminar Tübingen-Nancy
Philosophical aspects of computer sciences – Ethics, Norms & Responsibility – 2025-2026
Second season
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Upcoming session
Tuesday December 18th, 2025, 4:00 PM-5:30 PM CET
Dr. Vlasta Sikimić
Eindhoven University of Technology
When machines judge science
The use of generative AI in grant review is gaining traction. Some grant awarding bodies are already experimenting with it. It promises speed, efficiency, and consistency. AI can process large volumes of proposals and apply uniform criteria. In this way, it may reduce the burden on reviewers and even increase transparency in the process. Yet serious concerns remain. Scientific success is difficult to predict. AI models rely on curated data, which may reinforce existing biases. Full automation risks overlooking core values in science, such as diversity and epistemic inclusion. Furthermore, without careful oversight, AI may shape funding in ways that undermine fairness and innovation.
In the talk, I will present new results on what cannot be outsourced to generative AI in the context of grant review and outline a moderate approach (Sikimić 2025). Generative AI could support, not replace, human reviewers. Scientists must remain in the loop to safeguard methodological integrity and ethical standards. Only then can we ensure that automated systems reflect not the values that guide responsible science. These values need to be guided by humans.
Ref. Sikimić, V. (2025). Fair or flawed? Rethinking grant review with generative AI. Synthese, 206(6), 282.
Past sessions
Tuesday October 28th, 2025, 4:00 PM-5:30 PM CET
Dr. Franziska Cooiman
Humboldt-Universität, Berlin
Venture Capital and Value in the Digital Economy: Dynamics, Challenges, Confusions
Venture capital forms the backend of digital economies. In Europe, VC investment has grown sharply over the past decade, spurred in part by public funding. Starting from the rise of big tech and privately held unicorn firms to the ranks of the world’s most valuable companies, this talk examines the role of venture capital in driving these valuations. I first sketch the general venture capital model of investment, then outline its influence on valuation practices, and finally discuss recent dynamics and challenges concerning value and venture capital.
Thursday November 27th, 2025, 4:00 PM-5:30 PM CET
Dr. Charles Rathkopf
Jülich Research Center
Anthropocentric bias in language model evaluation
Evaluating the cognitive capacities of large language models (LLMs) requires overcoming not only anthropomorphic but also anthropocentric biases. This article identifies two types of anthropocentric bias that have been neglected: (i) overlooking how auxiliary factors can impede LLM performance despite competence, which we call auxiliary oversight, and (ii) dismissing LLM mechanistic strategies that differ from those of humans as not genuinely competent, which we call mechanistic chauvinism. Mitigating these biases necessitates an empirically-driven, iterative approach to mapping cognitive tasks to LLM-specific capacities and mechanisms, which can be done by supplementing carefully designed behavioral experiments with mechanistic studies.
Paper coauthored with Raphaël Millière.
Programme
Each seminar will take place from 4:00 PM till 5:30 PM, on zoom only.
Please subscribe below to get the connection information.
Main organizer
Maël Pégny, Archives Henri Poincaré
Team
Reinhard Kahle, Universität Tübingen
Thomas Piecha, Universität Tübingen
Cyrille Imbert, Archives Henri Poincaré, CNRS
Anna C. Zielinska, Archives Henri Poincaré, Université de Lorraine
Past seminars – the first season of this seminar (2021-2022 – Seminar Tübingen-Nancy: Philosophical aspects of computer sciences – Ethics, Norms & Responsibility) was recorded and is still online
https://www.youtube.com/playlist?list=PL_7w_H-zjjuEqhh4gLTWg5MbmbTfGmXIU
- Tuesday October 28th, 2025: Dr. Franziska Cooiman
- Thursday November 27th, 2025: Dr. Charles Rathkopf
- Thursday December 18th, 2025: Dr. Vlasta Sikimic
- Thursday January 29th, 2026: Dr. Alexei Grinbaum
- Thursday February 26th, 2026: Dr. Luc Pélissier
- Thursday March 26th, 2026: Dr. Wulf Loh
Séminaire commun de méthodologie
L'écriture des mémoires de master en philosophie, philosophie des sciences et histoire des sciences
organisé dans le cadre du premier regroupement des étudiantes et des étudiants du Master Madelhis 2025-2026
Lundi 20 octobre 2025
Salle A153 du campus CLSH
23 Bd Albert 1er, 54000 Nancy
ou à distance
Contactez anna.zielinska@univ-lorraine.fr pour obtenir des identifiants de connexion (les étudiants Madelhis les auront d'office)
Programme détaillé à venir
9h30 – 11h00 – Séminaire méthodologique – écrire son mémoire de master – pourquoi, sur quel sujet et comment? – Baptiste Mélès & l'équipe de MADELHIS.
11h15 – 13h00 – Présentations des étudiant-e-s et un "marché des idées des mémoires" – séminaire animé par Cyrille Imbert et Anna C. Zielinska
Pause déjeuner
14-15h – présentations des travaux en cours des enseignantes et enseignants de Madelhis – prof. Kai Wehmeier (University of California, Irvine), "Questions frégéennes"
15h-17h – Ateliers de travail collectif – animation Jonathan Simon, Manuel Rebuschi, Cyrille Imbert, Anna C. Zielinska.
Présentation
Vous voulez savoir comment écrire son mémoire de Master ? Ce que signifie "faire une thèse" ? Comment faire de la recherche en philosophie ?
Toutes ces questions, il faut se les poser dès la première année. Nous vous en parlerons, étudiant-e-s, ancien-ne-s étudiant-e-s et enseignant-e-s du département, et écouterons vos interrogations relatives à ces activités.
Le séminaire est ouvert, mais nous encourageons les Masters, en particulier, d'assister à la session de la matinée. Les outils méthodologiques exposés sont d’une utilité cruciale pour le bon déroulement de la rédaction du mémoire de Master, et les exposés des ancien-ne-s étudiant-e-s précieux : ils retracent le parcours de cet exercice difficile, de ses débuts à la soutenance, en passant par les difficultés, solutions et joies inhérentes à sa rédaction.
En espérant vous retrouver nombreuses et nombreux !
Grandes Conférences des Archives Henri-Poincaré (AHP-PReST)
2025-2026
Le cycle des Grandes Conférences des Archives Henri Poincaré est conçu comme un espace de rencontre entre chercheurs et grand public.
Il couvre de nombreux champs disciplinaires : philosophie, épistémologie, éthique, histoire des sciences et des techniques, histoire des institutions, sociologie des sciences et des organisations, etc.
Les conférences ont lieu alternativement sur les sites nancéiens et strasbourgeois des Archives Henri Poincaré.
Inscrivez-vous pour recevoir les informations de connexion.
Programme des séances 2025-2026
8 octobre 2025 (à Nancy) | Yacin Hamami (CNRS, Archives Henri-Poincaré)
La connaissance collective en mathématiques
Résumé
De Descartes et Kant à Frege et Brouwer, la tradition philosophique a généralement conçu la connaissance mathématique comme le fruit d’une activité solitaire. Pourtant, la pratique réelle montre que la production mathématique est profondément collective : les démonstrations doivent être rendues publiques, soumises à l’examen critique de la communauté et intégrées dans un édifice de résultats qu’aucun individu ne peut maîtriser dans son ensemble. Quelle est alors la nature de la connaissance mathématique lorsqu’on la considère dans sa dimension collective ? Et quels mécanismes assurent la fiabilité et la robustesse de l’édifice mathématique ? Dans cette conférence, nous proposerons quelques éléments de réponse à ces questions.
À partir de plusieurs exemples frappants de dysfonctionnements dans la production de savoir mathématique, nous mettrons en lumière les différentes composantes de la connaissance collective en mathématiques. Nous proposerons alors l’idée que la communauté mathématique fonctionne comme un système multi-agents décentralisé : une architecture collective qui coordonne un grand nombre d’acteurs sans contrôle centralisé, à l’image de certaines formes d’intelligence collective observées en biologie, comme la recherche de nourriture ou la construction de nids dans les colonies de fourmis et de termites. Nous conclurons en soulignant l’intérêt d’étudier le cas des mathématiques pour mieux comprendre la dynamique des savoirs collectifs.
26 novembre 2025 (à Nancy) | Thibaud Boncourt (Université Jean Moulin Lyon 3, membre junior de l’Institut universitaire de France (IUF))
Peut-on faire confiance aux chercheurs ? Les politiques d’intégrité scientifique en France et au Royaume-Uni.
Résumé
Le statut et l’autorité des sciences font l’objet de remises en question dans les sociétés contemporaines, de la part de certaines forces politiques et de citoyens ordinaires. Au fil notamment de scandales de fraudes scientifiques, plusieurs interrogations ont progressivement animé la sphère politique et le débat public : peut-on faire confiance aux scientifiques ? Comment s'assurer qu'ils agissent de manière honnête ? Dans quelle mesure faut-il les surveiller ou les laisser agir à leur guise ? Ces débats ont suscité la mise en place de dispositifs de contrôle de l’intégrité scientifique dans plusieurs pays. Cette conférence se propose de revenir sur l’histoire de ces dispositifs en France et au Royaume-Uni, et de mettre en évidence ce qu’ils nous disent des transformations du contrat qui unit la science et la société.
3 décembre 2025 (à Strasbourg) | Gaëlle Le Dref (CNRS, Archives Henri-Poincaré)
Entre impératifs de santé publique, déontologie médicale et contraintes sociotechniques, quelle éthique pour les médecins généralistes en France ?
Résumé
En France, le médecin généraliste est institutionnellement au cœur du système de soins en même temps que de nombreux dispositifs de santé publique. En pratique, ainsi que l’exprime une ample littérature en sociologie, santé publique et anthropologie, les médecins généralistes peinent à répondre tant aux attentes des institutions de santé publique que des patients, en même temps qu’ils s’estiment socialement dévalorisés. Il s’avère en effet que l’exercice quotidien de leur métier est rendu complexe par des obligations et contraintes qui peuvent entrer en contradiction les unes avec les autres. Les injonctions de santé publique peuvent ainsi s’opposer à ce qu’ils estiment être de leur devoir tant du point de vue de la déontologie médicale que des besoins et attentes des patients, le tout dans un contexte de pénurie de l’offre médicale. Mais comment les médecins généralistes parviennent-ils en pratique à répondre à l’ensemble de leurs obligations ? Comment concilient-ils leur devoir de soin et de sollicitude envers chaque patient, avec toutes leurs particularités et leurs souffrances les plus immédiates, et ce que la santé publique requiert d’eux au nom d’un objectif de santé collective à long terme ?
Ma communication présentera le projet de recherche que je souhaite mener au cours de ces prochaines années et qui a pour objectif, grâce à une méthodologie relevant de la philosophie de terrain, la mise en évidence et la compréhension des pratiques et convictions éthiques actuelles des médecins généralistes. Dans un premier temps, à l’aide d’une revue de littérature, je rendrai compte des difficultés que rencontrent les médecins généralistes et des processus par lesquels ils se trouvent a priori dans une forme d’inconfort éthique dans le quotidien de leur pratique. Puis, j’exposerai les études de cas que j’envisage de réaliser, à savoir, la prescription médicamenteuse, la téléconsultation et le maintien à domicile des personnes âgées dépendantes, ces cas me semblant constituer des situations exemplaires de cet inconfort.
4 février 2026 (à Strasbourg) | Raphaël Authier (Université de Strasbourg, Centre de recherches en philosophie allemande et contemporaine (CRePhAC))
L'idéalisme allemand : newtonien, anti-newtonien, post-newtonien ?
18 mars 2026 (à Nancy) | David Rabouin (CNRS, laboratoire SPHERE)
Éditer les manuscrits mathématiques de Leibniz : défis et résultats
1 avril 2026 (à Strasbourg) | Julie Jebeile (Universität Bern, Suisse)
Quelles innovations technologiques face au changement climatique ?
6 mai 2026 (à Nancy) | Conor McHugh (Université de Lorraine, Archives Henri-Poincaré)
Actions as attitudes
Les conférences ont lieu
– de 18 heures à 20 heures à Nancy
– de 17 heures à 19h30 à Strasbourg (Maison interuniversitaire des sciences de l'homme - Alsace (MISHA) Salle de la Table ronde 5, All. de général Rouvillois)
Les enregistrements sont disponibles ici videos.ahp-numerique.fr ou ici youtube.com.

Le Campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy - Université de Lorraine
& le département de philosophie de l'Université de Lorraine sont heureux de vous inviter à la deuxième séance de cinéma-philosophie de l'année 2024-2025.
Donnie Darko
réal. Richard Kelly, 2017
La projection sera suivie d’une discussion organisée par la cellule Egalité, Diversité, Inclusion (EDI) de l'UFR SHS de l'UL à Nancy.
La discussion sera animée par les Léon LOISEAU & Anna C. ZIELINSKA
Mercredi 17 septembre 2025 à 18h00
CLSH, 23 Boulevard Albert 1er, 54000 Nancy
salle G 04
VOSTF
Bande d'annonces : https://youtu.be/bzLn8sYeM9o?si=N6YnYY9guqPGA4qP
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PRESENTATION
Donnie Darko est un film culte. A l’époque de super-productions à thèse qui marquent la fin du 20e siècle (Matrix, 1999; Memento, 2000), c’est un film sur les doutes d’un adolescent, qui aborde aussi facilement la question de la mort que de l’identité de genre des Schtroumpfs.
On y conteste des éléments qui continuent à influencer le monde contemporain: les grands slogans du capitalisme dont on aperçoit les débuts de la mondialisation, les prétendues évidences des rôles sociaux et sexuels, l’hypocrisie et les faux semblants. La fragilité psychologique de Donnie est une force, sans pour autant devenir un héroïsme naïf.
Venez regarder avec nous ce film qui continue à être prophétique, et dont nous n’avons toujours pas compris tous les éléments.
Organisation: anna.zielinska@univ-lorraine.fr
Entrée libre et gratuite
Chères toutes, chers tous,
Notre prérentrée – première réunion avec les étudiantes et les étudiants – aura lieu le 9 septembre 2025
- 13: 00 pour les L1
- 14: 00 pour L2 et L3
- 15: 00 – les Masters!
Campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy - Université de Lorraine
Adresse : 23 Bd Albert 1er, 54000 Nancy
Bâtiment A, premier étage
Salle A 145
Nous vous invitons à une séance du séminaire pluridisciplinaire organisé par
– Archives Henri Poincaré - Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies
– laboratoire INTERPSY
– Laboratoire Lorrain de Psychologie et Neurosciences de la dynamique des comportements (2LPN)
– Institut François Gény
Psychologie politique – entre philosophie et passions (P4)
https://seminairep4.wordpress.com/
Consultez les enregistrements du séminaire sur youtube.
Raphaël KUNSTLER
Université Toulouse - Jean Jaurès
laboratoire ERRAPHIS
À supposer que la psychologie sociale dise vrai, quelles leçons éthiques doit-on en tirer ?
Lundi 28 avril 2025, à 18h30, sur Zoom uniquement.
Pour recevoir le lien zoom, enregistrez-vous ici: https://forms.gle/zstkjUvKH8D5wbrM9
AUTEUR
Pour en savoir plus sur les travaux récents de Raphaël Künstler, consultez son site: https://raphaelkunstler.com/programme-de-recherche-2020-2025/
RESUME
Il existe plusieurs modalités de la collaboration entre philosophes et scientifiques. L’une des tâches des philosophes est de dégager quelles sont les conséquences normatives des théories scientifiques : conséquences politiques, éthiques, esthétiques ou encore méthodologiques. Le « réalisme psychologique scientifique » est la doctrine méthodologique selon laquelle les résultats de la psychologie sociale doivent être pris en compte par la philosophie morale. Or, selon son interprétation situationniste, la psychologie sociale prouve que, dans certaines situations — celles que simulent ses expérimentations —, nous sommes prêts à accomplir intentionnellement des actes dont nous pensons, à d’autres moments, qu’il ne faudrait jamais les accomplir ou que nous n’y accomplissons pas ce que nous estimons pourtant être de notre devoir d’accomplir ; que notre altruisme varie en fonction de notre humeur, laquelle varie à son tour en fonction d’événements dérisoires ; que nous sommes des confabulateurs concernant nos raisons d’agir. Il semble donc que le réalisme psychologique implique une forme d’éliminativisme à l’égard de la responsabilité morale, et donc un révisionnisme éthique radical à l’égard de nos pensées, conduites et institutions ordinaires.
À l’encontre de cet argument, John Doris — par ailleurs connu pour avoir critiqué au nom du situationnisme l’éthique de la vertu — a défendu une position qui pourrait être qualifiée de compatibiliste : la psychologie sociale n’implique pas l’éliminativisme. C’est cette position que développera cette présentation, et cela en trois temps : expositions du problème ; présentation de la solution de Doris ; critique de cette solution. En conclusion, je soutiendrai que, pour être viable, la solution de Doris au problème de l’irresponsabilité ne fonctionne pas sans mobiliser l’éthique de la vertu, à laquelle Doris s’oppose pourtant au nom du situationnisme.
La condition de possibilité de la responsabilité — responsabilité constitutive d’un Moi Responsable et psychologiquement Réaliste — est la capacité, dans une situation donnée, à repérer qu’il s’agit là d’une situation moralement dangereuse, à délibérer sur la meilleure attitude à y adopter, puis à avoir le courage de refuser la situation telle qu’elle a été définie : une forme d’éthique de la vertu, que pourtant Doris rejette, est requise.
PROGRAMME 2023-2025
Depuis la publication de The Mass Psychology of Fascism en 1933 (Wilhelm Reich), et de Le viol des foules par la propagande politique en 1939 (Sergei Chakhotin), la seduction par le fascisme est devenu un problème philosophique qui requiert par son essence une approche dépassant l’approche monodisciplinaire.
En incluant un retour sur la critique de Gustav Le Bon par Freud, en passant par le “freudo-marxisme” de l’école de Francfort (où la pensée fasciste a été analysée notamment par T. Adorno ou E. Fromm), mais aussi par les recherches en psychologie sociale dans la tradition cognitiviste associée aux travaux de Stanley Milgram, nous aimerions cette année explorer les différentes analyses de la pensée totalitaire, ou de la psychologie de groupes tout simplement, dans la mesure où les recherches sur ces deux champs semblent sont souvent marquées par la stupéfaction de chercheurs devant la différence entre la réflexion individuelle et collective. Nous allons à cette occasion relire aussi W. Lippmann, S. Ash ou G. Allport, pour évaluer leur pertinence face aux transformations contemporaines.
Il va de soi que les explications psychologiques risquent d’être stériles, voire trompeuses, si elles ne prennent pas en compte les facteurs sociaux inclus dans l’analyse. C’est cette complexité que nous tenterons d’examiner de façon critique avec différents intervenants. Nous leur poserons également la question de savoir lesquelles parmi ces approches historiques peuvent avoir encore de la pertinence aujourd’hui.
PRESENTATION DU SEMINAIRE
https://seminairep4.wordpress.com/
La psychologie politique est une discipline qui, dès ses origines, se conçoit comme pluridisciplinaire : ce projet propose donc la mise en place d’un séminaire interdisciplinaire et exploratoire autour des questions sollicitées par ce champ de recherche qui ne fait que commencer à se développer. La philosophie sociale, approche aujourd’hui dominante en philosophie politique en France, se concentre sur des aspects systémiques de la société qui déterminent en grande partie la psychologie des individus. Cette approche qui nous paraît structurante mérite à notre avis d’être complétée par une autre, plus intéressée par la psychologie individuelle, par la compréhension de sa complexité, éclairée par diverses théories (épistémologie, morale, théories politiques enfin), et par des facteurs personnels, influençant la réception des composantes théoriques.
Nous voudrions mettre en œuvre nos compétences croisées en philosophie, psychologie, droit et politique, pour explorer le champ – la psychologie politique – dont les évolutions contemporaines ne cessent de nous interroger.
Le séminaire est organisé sous les auspices de la Société française pour la philosophie et la théorie juridiques et politiques – SFPJ.
Organisation
- Anna C. Zielinska, MFC au département de philosophie & chercheuse aux Archives Henri Poincaré – Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies
- Vincent Berthet, MCF au département de psychologie et chercheur au Laboratoire Lorrain de Psychologie et Neurosciences de la dynamique des comportements (2LPN)
- Romain Lebreuilly, MCF au département de psychologie & chercheur au laboratoire InterPsy.
- En collaboration avec Frédéric Géa, professeur de droit & chercheur à l’Institut François Geny.
Deuxième journée de mobilisation
Stand Up For Science
3 avril 2025
"Parce que c’est la démocratie qui est en jeu, le mouvement Stand Up For Science appelle à un sursaut citoyen. Il propose une journée d’action plurielle le 3 avril 2025, selon des modalités à inventer de manière adaptée aux contextes locaux, aux moyens disponibles et aux formes d’engagement possibles." – https://standupforscience.fr/
Pour vous abonner à la liste de Stand Up for Science Lorraine (et pour recevoir éventuellement le lien pour le format hybride de la réunion) – inscrivez-vous en envoyant un mail à sympa@univ-lorraine.fr avec comme sujet 'subscribe su4s' ou en cliquant ici.
10h-12h
Rdv à la Faculté des Sciences et Technologies, amphi VG1 #StandUpForScience
12h-14h
Rdv place de Colonel Driant à l'appel de l'intersyndicale pour la journée d'action pour la fonction publique.
15h-16h
Rdv à la Faculté de Droit, une projection de la conférence de presse Stand Up For Science, salle B205 #StandUpForScience
17h-19h
Rdv au CLSH à Nancy, salle A415a, pour échanger avec des collègues travaillant aux Etats-Unis #StandUpForScience

Le cycle des Grandes Conférences des Archives Henri Poincaré est conçu comme un espace de rencontre entre chercheurs et grand public. Il couvre de nombreux champs disciplinaires : philosophie, épistémologie, éthique, histoire des sciences et des techniques, histoire des institutions, sociologie des sciences et des organisations, etc.
Nous vous invitons dans ce cadre à écouter l'exposé présenté par
Aude Bandini
Université de Montréal, Centre de recherche en éthique CRÉ
Patient expert ou patient alibi? Les défis de l’institutionnalisation des savoirs expérientiels
23 avril 2025, mercredi
18h-19h30
CLSH, 23 Boulevard Albert 1er, 54000 Nancy
Bât. G/K, salle G04
La réunion sera aussi accessible en ligne – pour recevoir les information de connexion, inscrivez-vous (une seule inscription vaut pour toutes les Grandes conférences de l'année) https://forms.gle/PaGq5xkjayS3PCLz7
Résumé
Cette présentation s’intéresse à l’institutionnalisation des savoirs expérientiels des patients dans le domaine de la santé, en lien avec l’implication croissante de ces derniers à tous les étages de la démocratie sanitaire. On reviendra d’abord sur la notion de savoirs expérientiels, initialement introduite en sciences sociales dans le champ des études sur les groupes d’entraide entre pairs comme alternative à l’expertise biomédicale. On abordera ensuite la question des effets de l’institutionnalisation de ces savoirs à travers l’émergence de la figure, épistémologiquement et politiquement ambivalente, du « patient expert ».
Cette ambivalence, selon nous, découle de l’ambiguïté fondamentale du concept de savoirs expérientiels lui-même, moins tel qu’il a été étudié et théorisé en sociologie de la santé, que tel qu’il est désormais mobilisé par le grand public (patients inclus) et sous l’influence des acteurs de son intégration dans une économie capitaliste du savoir. Dans cette perspective, endossée par nombre des philosophes qui s’y intéressent, l’autorité des savoirs expérientiels est directement dérivée de celle de l’« expérience vécue » en première personne, prise comme un « donné » qu’il serait sinon impossible, du moins inapproprié, de remettre en cause sur les plans épistémologique et moral.
Aussi intuitive puisse-t-elle paraître, cette interprétation de ce qui constitue la force normative des savoirs expérientiels n’en est pas moins, selon nous, erronée. On doit d’autant plus y résister que, loin de fournir au concept de savoirs expérientiels la robustesse théorique qui lui permettrait d’offrir une solution au problème des injustices épistémiques en santé, elle conduit au contraire à la reconduction et même au renforcement des hiérarchies traditionnelles du savoir et de l’expertise.
Programme des Grandes Conférences 2024-2025
11 décembre 2024 (à Nancy) | Sophie Arborio (Université de Lorraine, Archives Henri Poincaré)
Problématiser la place de l’incertitude dans le contexte des maladies rares
12 février 2025 (à Nancy) | Pierre-Yves Quiviger (Université Paris I Panthéon Sorbonne, L'Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne ISJPS)
La philosophie peut-elle nous apprendre quelque chose sur le vin ?
19 mars 2025 (à Nancy) | Florence Caeymaex (Université de Liege, Belgique)
L’éthique en action. Biomédecine et démocratie
26 mars 2025 (à Strasbourg) | Baptiste Bedessem (L’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), LISIS)
Les sciences et recherches participatives, entre connaissances et actions
23 avril 2025 (à Nancy) | Aude Bandini (Université de Montréal, Centre de recherche en éthique CRÉ)
Patient expert ou patient alibi? Les défis de l’institutionnalisation des savoirs expérientiels
14 mai 2025 (à Strasbourg) | Eglantine Schmitt
La visualisation de données numériques massives, un art du récit visuel
4 juin 2025 (à Nancy) | Heather Douglas (Michigan State University)
Responsible Research in a Political World







Second regroupement du Master Madelhis 2025-2026 